Visite de l'intérieur
de l'église La nef (1) est couverte
d'un plafond de bois et percée de lucarnes romanes. L'arc triomphal
(2) (arc de soutènement) qui précède le carré
du transept compte neuf voussures en arc brisé. Cette assise solide est
donnée au carré du transept parce qu'il constitue la base de la
tour. Dans la chapelle sud (3), on observe un lutrin (appelé
aussi lectrin pour la lecture ou le support des livres de chants), un Christ
en bois peint et des stalles à miséricordes (appui fessier
pour station debout) du XVIIIème siècle sont classés au titre
des Monuments Historiques. Une plaque scellée dans le mur commémore
le sacrifice des victimes de la Grande et de la Seconde Guerre mondiale. Dans
le mur sud, une crédence (niche à évier liturgique) abrite
une pierre gravée sur laquelle on peut lire : CETTE CHAPELLE A ETE
RÉÉDIFIÉE PAR ME LOUIS LE PATOUF SIEUR DE LA CAVEE - 1638
- Côté ouest, une épigraphe latine est insérée
dans le pavage: CE SONT ENDORMIS DANS LE SEIGNEUR ET FURENT
ENTERRÉS DANS CETTE ÉGLISE EN ATTENTE DE LA RÉSURRECTION
Entendez, "ici sont enterrés des morts en religion en attente de
la résurrection". Il s'agit probablement de seigneurs et de prêtres
desservants. Au-dessus, le petit symbole en croix signifie "Christ"
en grec; au-dessous, l'ancre de marine incarne la vertu d'espérance.
A 4 ou 5 mètres de hauteur, observez dans les croisillons nord et sud et
tout autour du chur, des traces de litres peintes, bandes noires
portant les armoiries des défunts d'une famille seigneuriale. Le chur
(4) comporte trois travées voûtées d'ogives. Il a été
modifié au Xlllème siècle quand on construisit la tour sur
le transept. On bâtit des voûtes dont les arceaux reposaient sur des
faisceaux de colonnettes à chapiteaux sculptés, lesquels ont été
mutilés en 1835 pour placer des lambris de bois munis de sièges.
Le chevet plat (5) est voûté de huit arceaux dont la
retombée est élégante (ce mode de chevet à huit arcades
est d'un exemple courant dans le Bessin). Il est percé de trois fenêtres
garnies de vitraux, celui du centre figure saint Vigor ; tous les vitraux brisés
en 1945 n'ont pu être remplacés par des motifs anciens. Vous remarquerez
le carrelage en damier noir et blanc, symbole de la propriété
paroissiale de l'église à l'époque moderne (XVIIème
et XVIIIème siècles). Les restaurations de l'église ont
permis de dégager trois doubles crédences ou niches à
fontaines. Quelques-unes sont ornées de lancettes (en forme de pointe de
lance). Ces fontaines ou éviers liturgiques servaient à évacuer
les ablutions du prêtre ou à rincer les vases sacrés.
L'autel chrétien est à la fois la table sur laquelle se consomme
le mystère eucharistique et un tombeau en mémoire des martyrs sur
le corps desquels on célèbre le sacrifice de la messe. Dans tous
les autels. on enchâssait une pierre consacrée dans laquelle étaient
scellées quelques reliques de saints. Six chandeliers d'autel en bronze
doré sont posés sur l'autel. Du côté du transept,
(6) l'arc triomphal n'a que deux voussures qui retombent sur des culs-de-lampe
: à gauche, un visage de femme souriant sous un voile plissé, représente
l'Eglise ; à droite. un visage aux yeux bandés incarne la Synagogue.
La chapelle au nord (7) fait office de sacristie, elle est garnie d'un
chasublier et d'un Saint Vigor en bois polychrome du XVème
siècle, habillé en moine. ceinturé d'un cordon et portant
un chapelet à grosses perles en bandoulière. Visite
de l'extérieur de l'église L'église Saint
Vigor appartient pour l'essentiel au XIIème siècle. Le porche
ouest (8) est typiquement roman, cintré à deux archivoltes,
l'un orné de figures grossières en méplat, l'autre de têtes
de loup mordant un tore appelé "beakhead" (boudin de pierre
mordu par des têtes à bec que l'on retrouve à Littry et Guéron).
Les chapiteaux des colonnes sont historiés : on observe un monstre
à trois têtes à bouche ouverte et des griffons, au nord, des
feuillages et un âne chargé, au sud. Au dessus. une baie en
plein cintre est surmontée d'un oculus (fenêtre circulaire) qui
abrite la statue mutilée d'un évêque (saint Vigor ?).
La corniche (9) du mur sud de la nef a bien conservé ses modillons
(âne, jumeaux, loup, bélier). Au sud. une porte latérale
cintrée (ou semi circulaire) est ornée de zigzags ; deux
petites têtes la dominent sous la corniche. Au coin du transept,
(10) au sud du chur. une porte cintrée à triple voussure
a été bouchée. Au niveau sud du chur: Les murs
ont été rehaussés au XIIIème siècle mais les
modillons du XIIème siècle ont été conservés.
Témoins de l'ancienne corniche, ils se trouvent plus bas que l'entablement
gothique. Trois fenêtres à lancette éclairent le
chevet plat qui porte deux traces de surélévation réalisées
en 1638 et en 1868. La tour clocher (11) est centrale, carrée.
à trois étages. Elle présente une décoration souvent
reproduite en Bessin. La base est décorée de lancettes aveugles
sans colonnes. Au deuxième étage, chaque face dispose d'une fenêtre
géminée (ou double) à oculus soulignée de longues
arcades aveugles. Une double guirlande court à la partie supérieure
de la tour et marque la naissance des clochetons, : il s'agit d'une rangée
de petits cercles sculptés abrités sous des arcatures qui en couronnent
chacune deux autres plus petites. La tour est couverte d'une flèche octogonale
en pierre. Le transept nord (12) date du XIXème siècle.
La nef (13) au nord est parée de trois lucarnes romanes et d'une
porte à cinq voussures. On retrouve des modillons représentant ânes.
béliers, jumeaux. |

Eglise Saint Vigor à Asnières-en-Bessin, pour l'essentiel, elle
date du 12ème sècle

Plan de l'église

Un chapiteau orné d'un monstre à 3 têtes
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