BIENVENUE EN L'EGLISE SAINT VIGOR

à Bernesq

(extraits et adaptation des documents " Le Bessin - Eglises au Cœur ", Editions ADTLB)


Cet édifice, de fondation romane, illustre parfaitement la physionomie originale des églises du Bessin par sa forme rectangulaire et régulière ou sa nef unique.

Son clocher, fièrement campé en tête d'édifice pour assumer au coeur du marais un rôle défensif, fait penser à une fondation carolingienne (9ème siècle). On retrouve le même clocher à Vouilly.

Visite de l'intérieur de l'église

‑ Le porche abrité par la tour-clocher (1) fait office de vestibule ou de petit préau.

‑ Le sol est carrelé de dalles de Fontenay (carrière du sud de Caen).

‑ A droite, les fonts baptismaux du début du 19ème  siècle, présentent une belle vasque à deux bassins, décorés de coquilles (les mêmes fonts se retrouvent à Colombières).

‑ A gauche, un confessionnal rectangulaire date du 19ème siècle.

‑ En témoignage de sa grande popularité, on a placé là une statue de Saint Antoine. Cette statue de plâtre, issue d'une fabrication de série, rappelle le renouveau religieux du début du 20ème siècle.

‑ Retournez-vous et voyez la tribune balcon (2) d'une famille de maître ou contenant l’orgue. Une gloire en bois peint en noir et doré, est aujourd'hui suspendue dans la tribune. Peut-être ornait-elle le dessus de l'orgue, auparavant.

‑ Les bancs du 19ème siècle, autrefois clôturés, ont été raccourcis et remaniés. Ils étaient nominatifs par famille jusqu'aux environs de 1960. Ces dernières devaient alors s'acquitter du droit de réserve et d'entretien auprès du conseil de fabrique (équipe de paroissiens chargés de l'entretien). Le bois utilisé est le sapin du Nord, courant dans la région.

‑ La voûte est peinte en blanc car, selon les préceptes du 18ème siècle, il ne fallait pas distraire les fidèles du sermon ou des litanies par la vision de fresques ou de motifs colorés.

‑ La nef est éclairée par des vitraux (environ 1950).

‑ Un beau lustre circulaire en bronze ciselé (19ème siècle) est suspendu dans la nef, par ailleurs garnie de cinq statues de plâtre.

 ‑ Deux petits autels secondaires (3) en bois ont été places latéralement à l'entrée du choeur (ouvrages locaux).

‑ Au sud, un vaste chandelier doré et blanc présente un curieux trépied couronné d'une table à cierges.

‑ Un emmarchement nous fait pénétrer dans le choeur garni d'un harmonium en état.

‑ Une chaire (4) très simple. placée au nord du choeur, est ornée de "plis de serviettes". Elle date du 20ème siècle, tout comme les stalles visibles ici.

‑ Le choeur (5) est couvert d'une sorte de damier au sol, composé de grandes dalles blanches aux intersections garnies de petits carreaux noirs disposés en losange. Ce damier témoigne de la propriété conventuelle de l'église à l'époque moderne ou aux 17 et 18ème siècles. La nomination ou le choix du curé dépendait pour moitié du Seigneur et de la collation du chanoine de la cathédrale de Bayeux

‑ Le maître-autel signé de Jacquet (Caen 1901) est carré à la base, d'une Cène en bas-relief, de deux statues dont un Saint Pierre avec clefs et armoiries (en apôtre) et un Saint Paul avec épée ; Saints patrons du premier monastère de Cerisy fondé par saint Vigor au 6ème siècle.

‑ Il est garni de petites colonnettes soutenant un plateau de marbre et de chandeliers raccourcis car trop ostentatoires dans le goût des années 1970

‑ Deux saints évêques du 19ème  siècle en plâtre encadrent l'autel : Saint Regnobert, saint évêque de Bayeux, second patron de la paroisse et Saint Vigor

"La veille de la fête patronale de Saint Regnobert, on allumait un grand feu. Le jour de l'assemblée, on dressait un "mai" (mât de cocagne) sur la place du village, sommé d'une branche de laurier et d'une couronne de fleurs garnie d’œufs coloriés, qu'il fallait abattre à coup de fusil "

Visite de l'extérieur de l'église

Suite à de nombreux remaniements et aux travaux nécessaires à la restauration du monument, cet édifice relève du 19ème siècle dans sa grande majorité.

‑ La tour (ou clocher-porche) ressemble à celle, plus ancienne, de Vouilly. Elle présente une base à contrefort, un étage percé d'une baie cintrée (19ème siècle) avec un oculus simple et aveugle, un second étage avec deux abat-sons cintrés.

‑ La tour (6) est couronnée d'un toit en bâtière couramment rencontré en Bessin.

‑ La nef à cinq travées et le choeur forment un vaisseau unique.

‑ Sur le mur extérieur du choeur (7), sous la corniche, on note une plaque exécutée en hommage à Mr. Robin qui fit rallonger l'église de dix sept pieds en 1833. Le chevet est à pans coupés.


Une gloire, suspendue au balcon


Plan de l'église


Les bancs


Le clocher de Bernesq


Les dalles du choeur en pierre de Fontenay

 

Saint Vigor, champion des Dragons

Les légendes de dragons et de serpents domptés ou tués par les saints ne sont autre chose qu'une métaphore réalisée de la défaite du paganisme ou de la destruction d'un temple païen. Ces monstres sont la figure du démon auquel les légendaires font souvent jouer le même rôle.

Loup, reptile, iguane, lézard ou semblant de dinosaurien carnassier étaient, semblet‑il, courants en Normandie et leur destruction, une spécialité des évêques.

Les saints Normands, vainqueurs de monstres sont : saint Romain (évêque de Rouen/dragon), saint Nicaise (évêque de Rouen/dragon), saint Loup (évêque de Bayeux qui traîne un loup, le cou serré par son étole, dans la Drôme pour le noyer), saint Germain, gallois (Dol de Bretagne, il traîne avec son étole une bête dans la Seine) et saint Vigor (6ème évêque de Bayeux, mort en 538). Il débarrasse d'un autre de ces monstres un riche propriétaire terrien, Volusianus, qui lui donne en remerciement le territoire où le saint va fonder l'abbaye de Cerisy. Il fera même coup double en trucidant un dragon à Harfleur, sur les berges de la Seine.


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