BIENVENUE EN L'EGLISE SAINT PIERRE DE COLOMBIERES

(extraits et adaptation des documents " Le Bessin - Eglises au Cœur ", Editions ADTLB)

Dès le début du 12ème siècle, en 1147, la majorité des droits de l'église avait été cédée au chapitre de la cathédrale de Bayeux à titre d'amende pour ce que Robert, le neveu du seigneur Philippe de Colombières, avait tué Beatrix, la nièce de Philippe, évêque de Bayeux. Aujourd'hui, après des remaniements de fond en comble. les parties les plus anciennes de l'édifice apparaissent du 13ème siècle.

C'est sous l'invocation de saint Pierre-Apôtre que sont le plus souvent placés les sanctuaires normands aux côtés de sainte Marie et de saint Martin.

 

Visite de l'intérieur de l'église

‑ Vous entrez dans une chapelle latérale percée au sud du chœur (1) , côté épître. Certaines époques ou certaines pratiques liturgiques ont consacré maintes parties de l'église sous des vocables ou des fonctions particulières telles que "au nord, du côté de l'Evangile s'ouvre l'entrée des hommes ; au sud, du côté de l'Epître, l'entrée des femmes."

Il s'agit là de la chapelle Saint-Joseph avec un autel secondaire orné de fleurs rouges et d'une statue de Saint-Joseph portant le Christ-Enfant. A côté, trône Saint-Pierre.

Les voûtes sont du 19ème siècle.

- A gauche s'ouvre la nef voûtée de lambris (2) en berceau.

‑ Au-dessus du porche ouest, on observe une "Descente de Croix".

A gauche face au même porche. les fonts baptismaux (identiques à ceux de Bernesq) datent du début du 19ème siècle. Ils présentent une belle vasque à deux bassins décorés de coquilles et sont incrustés d'un bénitier.

Les six lustres datent comme le carrelage, du début du siècle. Les bancs sont fermés. Autrefois nominatifs par famille, ils rappellent la constitution du trésor ou la collecte des revenus du conseil de fabrique.

‑ Au sud, une piscine, encore appelée fontaine (3) ou évier liturgique sert aux ablutions du prêtre; elle est encadrée par une arcade à gâble en forme de bougie (gothique flamboyant).

Un Christ en croix est placé au sud, il semble que se soit l'ex-croix triomphale suspendue autrefois à la poutre de gloire sous l'arc séparant le choeur de la nef. Dessous, un ouvrage de ferronnerie porte le Christ-Roi en médaillon - - Trois statues de plâtre représentent le Sacré-Coeur, Sainte Jeanne d'Arc, la Vierge portant le Sacré-Coeur.

‑ Une chaire du 19ème  siècle (4) est placée au nord. son escalier d'accès est percé dans le mur pignon de la chapelle nord.

‑ La chapelle latérale nord (5) placée sous l'invocation de la Vierge, est meublée comme suit :

Un confessionnal date de 1830, des dalles de Fontenay donnent au sol une teinte bleue (carrière du sud de Caen). Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, les mains jointes, est entourée d'un arc bleu, lumineux en auréole de gloire. Thérèse Martin honore systématiquement de sa présence les sanctuaires paroissiaux normands. Née en 1873 à Alençon, entrée au Carmel en 1888 à Lisieux, elle y décède en 1897. Elle sera canonisée en 1925.

Cette chapelle de la Vierge présente un autel latéral néogothique décoré de fleurs bleues, sur lequel on expose la Vierge et une statue en pierre de Saint Paul portant l'évangile qui fait pendant à la statue de Saint‑ Pierre placée dans la chapelle sud.

Une "Annonciation" de C. Decas (1870), copie de l'oeuvre de Giorgio Vasari (1567)(Louvre).


Eglise Saint Pierre

Visite de l'extérieur de l'église

‑ A l'extrémité de la nef, une porte en chêne (6) donne accès à l'église.

‑ Le chœur (7), plus large que la nef, s'ouvre au sud par une porte latérale du 19ème siècle.

‑ Le chevet (8) présente huit baies cintrées.

‑ Au nord. le choeur est percé de deux fenêtres en plein cintre (9). ornées de deux têtes soutenant le tore qui couronne les voussures ou les arcs chevronnés et contre chevronnés.

Les chevrons (on parle aussi de zigzags en bâtons brisés ou de groupe de zigzags) sont un motif d'ornementation romane ou d'imitation couramment rencontré dans le Bessin.

Ces arcs reposent sur des chapiteaux à volutes ou décorés de feuilles incurvées.

La sacristie est adossée au nord du chevet arrondi pour des nécessités routières. Modillons, corniche et galerie en balcon couvrent le choeur roman mais très remanié au 19ème siècle.

- Le clocher d'origine romane (10) a été restauré en 1691 puis nouveau sous le règne de Napoléon III. Il présente une base à une fenêtre et deux étages dont le deuxième est percé d'une baie cintrée comportant à l'intérieur une lucarne ; un toit pyramidal en pierre couvre l'édifice.

A l'ouest de la nef, un porche monumental (11) est bordé de deux voussures chevronnées du 19ème siècle, orné encore d'une rosace à six pétales. Le mur ouest et une partie du mur sud de la nef appartiennent au 14ème siècle.


Plan de l'église


Le Christ en Croix


l'Annonciation

 

           Le conseil de fabrique

Propriété de la communauté paroissiale, l’îlot immobilier comprenant l'église, le cimetière et le presbytère, était édifié , entretenu, restauré par le conseil de fabrique. Des origines jusqu'à 1789, la fabrique ou l’oeuvre gérait les offrandes recueillies pour l'église et partagées entre le clergé, les pauvres et la construction. l'entretien ou l'embellissement de l'édifice. Ce conseil d'administration des revenus d'une église était, le plus souvent, présidé par le curé lui-même. Aucune réparation, ni construction ne pouvait être réalisée sans l'aval de Monseigneur l'évêque.

Ce conseil alimentait sa trésorerie en gérant les recettes des dîmes, des sépultures, de la vente de bois, de la vente d'herbe et de pommes récoltées dans le cimetière. Au titre d'une véritable entreprise, il pouvait exploiter, acquérir, vendre, léguer, échanger des biens. A ce titre, on vit apparaître le droit de subhastation, au cours de la première moitié du 18ème siècle, qui déterminait un prix de location des bancs de la nef en échange d'un entretien sommaire ou d'un droit de situation dans celle-ci (le prix augmentait plus on approchait du choeur).

Dans le cimetière, jusqu'en 1782, on enterrait dans tous les sens et sans mettre sur les tombes aucun signe funéraire ou monument pour ne pas gêner la coupe de l'herbe.

Au 18ème siècle (1721 pour le diocèse de Rouen et de Lisieux), on interdit l'inhumation dans les nefs, place jusqu'ici privilégiée pour les sépultures des moins pauvres, afin d'éviter les odeurs cadavériques à demeure dans l'église et les épidémies que l'on croyait incuber par inhalation.

Pour compenser les pertes de redevances de ces inhumations, les fabriques établirent les bancs fixés et ajustés les uns aux autres dans la nef, les louant aux enchères pour une année ou deux.

De 1802 (date de mise en application du Concordat) à 1906 (séparation de l'Eglise et de l'Etat décrétée par le ministère Combes), les lois du Concordat restituent les biens et les rentes dont la Révolution avait spolié l'Eglise. Les préfets ont la charge de veiller à l'administration des paroisses gérées par un conseil de fabrique. Les comptes et les budgets seront remis aux évêques et à l'administration si nécessaire.

Depuis 19û6 la fabrique ou un conseil paroissial peut perdurer auprès du curé.


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