BIENVENUE EN L'EGLISE SAINT PIERRE DE COLOMBIERES
|
Visite de l'intérieur de
l'église ‑
Vous entrez dans une chapelle latérale percée au sud du chœur
(1) , côté épître. Certaines époques ou certaines pratiques liturgiques
ont consacré maintes parties de l'église sous des vocables ou des fonctions
particulières telles que "au nord, du côté de l'Evangile s'ouvre
l'entrée des hommes ; au sud, du côté de l'Epître, l'entrée des femmes." Il
s'agit là de la chapelle Saint-Joseph
avec un autel secondaire
orné de fleurs rouges et d'une statue
de Saint-Joseph portant le Christ-Enfant. A côté, trône Saint-Pierre. Les voûtes sont du 19ème siècle. - A gauche s'ouvre la nef voûtée de lambris (2) en berceau. ‑
Au-dessus du porche ouest, on observe une "Descente de Croix". A
gauche face au même porche. les fonts
baptismaux (identiques à ceux de Bernesq) datent du début du 19ème
siècle. Ils présentent une belle vasque à deux bassins décorés de coquilles
et sont incrustés d'un bénitier. Les
six lustres datent
comme le carrelage, du début du siècle. Les bancs
sont fermés. Autrefois nominatifs par famille, ils rappellent la
constitution du trésor ou la collecte des revenus du conseil de fabrique. ‑
Au sud, une piscine, encore appelée fontaine (3) ou évier liturgique
sert aux ablutions du prêtre; elle est encadrée par une arcade à gâble
en forme de bougie (gothique flamboyant). Un
Christ en croix est placé
au sud, il semble que se soit l'ex-croix triomphale suspendue autrefois
à la poutre de gloire sous l'arc séparant le choeur de la nef. Dessous,
un ouvrage de ferronnerie porte le Christ-Roi
en médaillon - - Trois statues de plâtre représentent le Sacré-Coeur,
Sainte Jeanne d'Arc, la Vierge portant le Sacré-Coeur. ‑
Une chaire du 19ème siècle
(4) est placée au nord. son escalier d'accès est percé dans le mur
pignon de la chapelle nord. ‑
La chapelle latérale nord (5)
placée sous l'invocation de la Vierge, est meublée comme suit : Un
confessionnal date de 1830, des dalles de Fontenay donnent au
sol une teinte bleue (carrière du sud de Caen). Sainte
Thérèse de l'Enfant Jésus, les mains jointes, est entourée d'un
arc bleu, lumineux en auréole de gloire. Thérèse Martin honore systématiquement
de sa présence les sanctuaires paroissiaux normands. Née en 1873 à Alençon,
entrée au Carmel en 1888 à Lisieux, elle y décède en 1897. Elle sera
canonisée en 1925. Cette
chapelle de la Vierge présente un autel
latéral néogothique décoré de fleurs bleues, sur lequel on expose
la Vierge et une statue en pierre
de Saint Paul portant l'évangile qui fait pendant à la statue
de Saint‑ Pierre placée dans la chapelle sud. Une
"Annonciation" de C. Decas (1870), copie de l'oeuvre de Giorgio Vasari (1567)(Louvre).
Visite de l'extérieur
de l'église ‑
A l'extrémité de la nef, une porte
en chêne (6) donne accès à l'église. ‑
Le chœur (7), plus large
que la nef, s'ouvre au sud par une porte latérale du 19ème
siècle. ‑ Le chevet (8) présente huit baies cintrées. ‑
Au nord. le choeur est percé de deux fenêtres en plein cintre (9). ornées de deux têtes soutenant le
tore qui couronne les voussures ou les arcs chevronnés et contre chevronnés. Les
chevrons (on parle aussi de zigzags en bâtons brisés ou de groupe de
zigzags) sont un motif d'ornementation romane ou d'imitation couramment
rencontré dans le Bessin. Ces
arcs reposent sur des chapiteaux à volutes ou décorés de feuilles incurvées. La
sacristie est adossée au nord du chevet arrondi pour des nécessités
routières. Modillons, corniche et galerie en balcon
couvrent le choeur roman mais très remanié au 19ème siècle. -
Le clocher d'origine romane (10) a été restauré en 1691
puis nouveau sous le règne de Napoléon III. Il présente une base à une
fenêtre et deux étages dont le deuxième est percé d'une baie cintrée
comportant à l'intérieur une lucarne ; un toit pyramidal en pierre couvre
l'édifice. A l'ouest de la nef, un porche monumental (11) est bordé de deux voussures chevronnées du 19ème siècle, orné encore d'une rosace à six pétales. Le mur ouest et une partie du mur sud de la nef appartiennent au 14ème siècle. |
|
Le conseil de fabrique Propriété
de la communauté paroissiale, l’îlot immobilier comprenant l'église,
le cimetière et le presbytère, était édifié , entretenu, restauré par
le conseil de fabrique. Des origines jusqu'à
1789, la fabrique ou l’oeuvre gérait les offrandes recueillies
pour l'église et partagées entre le clergé, les pauvres et la construction.
l'entretien ou l'embellissement de l'édifice. Ce conseil d'administration
des revenus d'une église était, le plus souvent, présidé par le curé
lui-même. Aucune réparation, ni construction ne pouvait être réalisée
sans l'aval de Monseigneur l'évêque. Ce
conseil alimentait sa trésorerie en gérant les recettes des dîmes, des
sépultures, de la vente de bois, de la vente d'herbe et de pommes récoltées
dans le cimetière. Au titre d'une véritable entreprise, il pouvait exploiter,
acquérir, vendre, léguer, échanger des biens. A ce titre, on vit apparaître
le droit de subhastation, au cours de la première moitié du 18ème
siècle, qui déterminait un prix de location des bancs de la nef en échange
d'un entretien sommaire ou d'un droit de situation dans celle-ci (le
prix augmentait plus on approchait du choeur). Dans
le cimetière, jusqu'en 1782, on enterrait dans tous les sens et sans
mettre sur les tombes aucun signe funéraire ou monument pour ne pas
gêner la coupe de l'herbe. Au
18ème siècle (1721 pour le diocèse de Rouen et de Lisieux),
on interdit l'inhumation dans les nefs, place jusqu'ici privilégiée
pour les sépultures des moins pauvres, afin d'éviter les odeurs cadavériques
à demeure dans l'église et les épidémies que l'on croyait incuber par
inhalation. Pour
compenser les pertes de redevances de ces inhumations, les fabriques
établirent les bancs fixés et ajustés les uns aux autres dans la nef,
les louant aux enchères pour une année ou deux. De
1802 (date de mise en application du Concordat) à 1906 (séparation de
l'Eglise et de l'Etat décrétée par le ministère Combes), les lois du
Concordat restituent les biens et les rentes dont la Révolution avait
spolié l'Eglise. Les préfets ont la charge de veiller à l'administration
des paroisses gérées par un conseil de fabrique. Les comptes et les
budgets seront remis aux évêques et à l'administration si nécessaire. Depuis
19û6 la fabrique ou un conseil paroissial peut perdurer auprès du curé. |