BIENVENUE EN L'EGLISE NOTRE DAME D'ECRAMMEVILLE

(extraits et adaptation des documents " Le Bessin - Eglises au Cœur ", Editions ADTLB)

Ecrammeville psséde une église du 13ème siècle, remaniée au 16ème et au 19ème siècle.

De 1307 à la Révolution, l'abbaye de Thorigny percevait les deux tiers de la dîme de la paroisse.

 

Visite de l'intérieur de l'église

Vous entrez par la porte dite porte des Dames (1) (16ème siècle). Dans la nef, les voûtes d'ogives en plâtre et pierre, ornées de clefs fleuries sont soutenues par des mascarons (1850). Ces derniers figurent trois bustes à têtes grimaçantes, deux ont les yeux fermés. Les bancs fermés décorés de volutes de feuilles, sont numérotés. Ils étaient loués par adjudication aux familles du village. Ils sont fixés sur une estrade qui s'incline doucement vers le choeur. Au-dessus de la porte, on a placé le Sacré-Coeur qui figurait auparavant sur le maître-autel. Les quatorze stations du Chemin de Croix portent le nom des donateurs qui ont permis sa mise en place le 5 avril 1905. En 1848, les anciennes fenêtres furent comblées et les murs remis droit pour ouvrir les fenêtres actuelles. Les vitraux furent refaits après le Débarquement vers 1950.

Le confessionnal (2) pansu du 18ème siècle est sommé d'un fronton avec des rinceaux de feuilles et d'une croix. Au dessus, une console en chêne porte l’Immaculée Conception, statue achetée peut-être en 1878 (cahier de la fabrique).

Le clocher-porche (3) est cantonné de deux chapelles. Celle du sud abrite le placard à bannières. Cette tour écroulée en 1846 a fait l'objet d'une reconstruction de 1851 à 1857. Elle repose à la base sur des piliers armés d'un faisceau de colonnettes dont les chapiteaux sont ornés de feuilles de chêne et de vigne. Au-dessus de la porte, l'ancienne croix triomphale est suspendue (probablement du 18ème siècle).

Autour des Fonts Baptismaux (4) (1885), on découvre Saint Joseph-à-l'Enfant. le Christ-Enfant et un tableau du Saint-Suaire.

La chaire en chêne (5) semble du 18ème siècle (elle est dite revernie en 1822, dam les comptes de fabrique).

Les deux autels mineurs en bois (6) (sapin) gris et doré (1846) sont ornés à la manière du maître-autel. Le retable à tableau (sainte Anne et la Vierge) est cantonné de deux colonnettes ornées de vignes et de deux pilastres.
L’ensemble , est sommé d'une Gloire. Le tabernacle (en tilleul) arbore un agnus-dei et des angelots en nuée.

Les chapiteaux de l'arc triomphal (7) (entre choeur et nef) sont décorés de têtes rondes et naïves. Sous l'arc triomphal, la poutre de gloire (porte-Christ) date de 1852.

Le choeur est clos par les dossiers des premières stalles qui forment une avancée circulaire. Un passage est aménagé au centre entre deux pinacles. Ces derniers sont soutenus par des petits rampants tête en bas (salamandre, chat, cochon, grenouille). Les stalles présentent sous leur sellette mobile, des miséricordes, Ces petits appuis en forme de cul-de-lampe sont ornés d'atlantes, petits porteurs de voûte ou contorsionnistes en tout genre. L:architecte a fait exécuter ces boiseries dans le style du 15ème siècle par M. Renouf, menuisier à Bayeux et M. Niart sculpteur. L’ouvrage reproduit une multitude d'ornements médiévaux. Le choeur est couvert depuis 1846 par des voûtes en briques garnies d'arceaux de pierre qui retombent sur des visages grimaçants (voir langue pendante).

Au fond de la deuxième travée (8), se trouve Saint Antoine de Padoue invoqué pour les objets perdus. L'arc doubleau qui précède l'abside retombe sur un visage de femme joufflue regardant le maître-autel.

A gauche du maître-autel (9), la statue de la Vierge-à-l'Enfant est en bois.

Le maître-autel (10) date du premier quart du 19ème siècle, sa décoration de peintures et dorures a été achevée en 1845. Le tombeau pansu est orné d'une colombe en gloire et d'angelots aux angles. Surmonté d'un dais avec des roses, le tabernacle à deux ailes en volutes arbore un pélican nourrissant ses petits. Il symbolise l'Eucharistie, le Christ se donnant aux hommes. Le dossier de l’autel, le retable, est encadré de deux colonnes torses enroulées de vignes. Le tableau représente la Sainte Famille. Jésus, Marie, Joseph visitant saint Jean-Baptiste et sa mère, sainte Elisabeth au retour d'Egypte. A côté, on note une autre femme, il s'agit peut-être de sainte Agathe. L'ensemble est encore surmonté par deux petits retables à frontons circulaires et à colonnes sommées de pot-à-feu. L’un présente le Baptême du Christ et l'autre un bas-relief. A droite, le patron de la communauté paroissiale, saint Jean-Baptiste, est vêtu d'une peau de bête et porte une croix. L'abside est fermée par un appui de communion du 19ème siècle sur lequel se trouvent des anges.

Faisant face à la femme joufflue, un visage coiffé de longs cheveux (11) regarde vers l'ouest. Non loin. on observe un lutrin en bois de chêne de 1852, au pied tenu par trois anges et les Trois Maries (la Vierge-Marie. Marie-Madeleine, Marie-Salomé).

L'autel mineur (12), au sud, arbore la statue d'un évêque en costume d'apparat, portant chape rouge et sceptre.

Visite de l'extérieur de l'église

Vous ressortez pu l'entrée sud, ouverte sous un arc brisé creusé de gorges.
Le porche est couvert d'une charpente à soliveaux posés à plat.
Les murs présentent, dans leur partie basse, une maçonnerie ancienne (13ème siècle) mêlant dans un épais mortier des petits moellons de pays. Leur partie haute présente des assises de pierre plus régulières. Pour la corniche réalisée en 1834, on a utilisé de la pierre d'Orival (près de Creully).

Le clocher a été réalisé par Pelfresne entre 1851 à 1858.

Le porche à trois voussures est orné de roses et de feuilles de chêne. Au-dessus, le fronton néogothique est sculpté de rampants (1856). Le Christ en majesté, dominant les apôtres, anime le tympan (1851). La sculpture et les statues de façade sont de Hottin de Bayeux.

Ce porche est cantonné de deux clochetons. Celui du sud abrite un escalier en colimaçon qui débouche à l'extérieur sur le balcon et permet l’accès aux cloches.
Les statues de saint Jean-Baptiste et d'un évêque figurent au premier étage.
Au deuxième, une galerie d'arcatures abrite les quatre évangélistes.
Le troisième étage est percé d'abat-sons.
La pyramide imite la tour Saint-Pierre de Caen par ses clochetons, ses gargouilles. ses lucarnes et ses crosses.


Eglise Notre Dame d'Ecrammeville


Plan de l'église


Un visage grimaçant des arceaux de la voûte du choeur, langue pendante.


Un petit appui de miséricorde, en bois sculpté dans le style du 15ème siècle.

Les stalles à miséricordes



Arcisse de Caumont

  (Bayeux  1801-1872)

Arcisse de Caumont fut le principal initiateur du grand mouvement de reconstruction au 19ème siècle qui s'inspira des modèles médiévaux.

Il se marie à Mlle Rioult de Villaunay qui, richement dotée, l'autorisera à se consacrer à l'architecture en laissant libre cours à sa passion qu'il appelle "ses courses d'exploration". A son arrivée à Caen en 1820, le jeune Arcisse suit l'enseignement de l'Académie des sciences. Il participe à la fondation de la Société Linéenne dont il restera secrétaire pendant dix ans. Au sein de cette société, il publie notamment, "Mémoire sur la géologie de l'arrondissement de Bayeux" ou "Essai sur la topographie géognostique du Calvados". Par la suite, il aborde l'étude des monuments de manière scientifique, avec précision et classement rigoureux. Viollet-le-Duc reconnaît en lui l'initiateur de l'archéologie qui fit admettre un classement méthodique basé sur l'observation des monuments eux-mêmes.

Au début du 19ème siècle, le délabrement était le lot commun de la plupart des constructions religieuses. Les premières prises de conscience quant à la valeur du "patrimoine", émanent alors de personnages tels que préfets, religieux, ingénieurs ou dessinateurs. Par l'intermédiaire de sociétés savantes, ils reçoivent l'appui d'un milieu intellectuel qui motivera les grandes enquêtes lancées par le ministère Guizot en 1830. La Normandie a donné une grande impulsion à l'Ecole d'Archéologie Française à travers l'étude de M. de Caumont mais aussi de la littérature romantique et des écrits des antiquaires anglais

M. de Caumont fonde à Caen. la Société des Antiquaires de Normandie en 1823, destinée à arrêter le vandalisme et à répandre des notions sur la valeur des constructions antiques.

En 1824, il fait paraître "Essai sur l'architecture du Moyen Age". De 1830 à 1841, suite à ses nombreux voyages "le crayon à la main", en France, en Italie, en Angleterre et en Allemagne, il publie les six volumes et les six atlas du "Cours d’Antiquités Monumentales". Suivent des ouvrages tels que les "Abécédaires" qui, grâce à leur forme élémentaire, circulent dans les ateliers, les écoles et les salons pour servir la cause de l’archéologie.

En 1857, paraissent ses "Statistiques Monumentales du Calvados". Pour encadrer les restaurations dans le Bessin. il encourage la nomination d'artistes associés à ses travaux : les architectes Alphonse Delaunay (1818-1886), Martial Pelfresne (mort en 1870) et le sculpteur P. Hotin 0821‑1893).

En 1873, sont édités les 38 volumes du "Bulletin Monumental" sur l'histoire de l'Architecture. Cette même année, L. Gantier lui rendait hommage en écrivant: "M. de Caumont passe pour un créateur de science", « Il a réellement donné vie à l'archéologie nationale »


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