BIENVENUE EN L'EGLISE NOTRE DAME

MANDEVILLE EN BESSIN

(extraits et adaptation des documents " Le Bessin - Eglises au Cœur ", Editions ADTLB)

Cette église des 14 et 15ème siècles (13ème siècle pour le choeur) reste remarquable malgré d'importantes réfections aux 19 et 20ème siècles.

L'édifice donne l'apparence de posséder un transept par la disposition symétrique de la tour clocher et d'une chapelle latérale surajoutée. Son profil originel est bien celui d'une nef unique comme dans la plupart des églises du Bessin.

Visite de l'église

Vous pénétrez dans une nef (1) plafonnée de lambris de bois et éclairée par des fenêtres en lancette (de forme ogivale ou en arc brisé) à meneau bifurqué, rajoutées au 19ème siècle.

Le sol est couvert de dalles de Fontenay (carrière d'ardoise au sud de Caen).

Parmi le bel ensemble de mobilier (en partie 18ème siècle), remarquez, la tribune au-dessus du porche.

En 1856, on réuni à la commune de Mandeville-en-Bessin celle de Tessy. Notre‑Dame reçu, alors, le mobilier ecclésial de cette dernière. Ainsi, sur les six statues placées dans la nef, deux statues de bois, très stylisées du 18ème siècle, en sont issues. Elles représentent un saint et une sainte sans attribut. Leur attitude permet de supposer qu'elles firent jadis partie d'un ensemble. Elles sont placées, au fond de la nef, sous la croix triomphale tout en bois du 18ème siècle.

Dans le mur sud,(2) vous déchiffrerez attentivement l'épitaphe (inscription sur tombeau) de Catherine Lebourgeois (17ème siècle):

« Catherine qui fut le Bourgeois surnommée au centre du cahos sômeille icy dessoubz au regret d'un chacun mais plus de son espous qui la pour ses valeurs uniquement aimée le cors gist en lobscur né pas la renommée. Qui clair a monde luit mais le ciel trop jalous devoir telle splendeur raionner entre nous en ange lumineux son ame a transformée Frère a paise ton deuil contre un pleur inutil la par quest inflexible et tousiours convient prendre en gré bien et mal côme Dieu nous lenvoiee s'y pour quinse ou vingt ans il nous tien séparés reionts pour vivre en gloire av seigneur vous serez ou elle s'en va devant pour tapprester la voyêe ENNAGRMME" CY A son honneur et gloire »


Une Vierge à l'Enfant  (3) en pierre polychrome est placée avant le transept.

Les arcades, (4) faisant communiquer la croisée du transept avec la nef, le choeur et les deux chapelles latérales, sont en arc brisé à double voussure retombant sur trois colonnes. Leur chapiteaux ont un tailloir cylindrique et une corbeille ornée de feuilles en crosse.

Dans le transept sud(5), vous remarquerez un placard destiné aux bannières, un petit bénitier et un couvercle de bois du 19ème siècle qui couvre les fonts baptismaux. Cette ancienne chapelle était dédiée à Notre‑Dame du Rosaire dont la confrérie existait dès le 17ème siècle à Mandeville.

Le chœur (6) à deux travées du 13ème siècle présente un chevet plat sur lequel s'adosse une sacristie basse.

Les voûtes du choeur, refaites au 15ème siècle, sont garnies de nervures croisées mais elles ont encore un arceau longitudinal (qui relie ou traverse chaque clef de voûte), comme on en trouve dans beaucoup d'églises anglaises des 14 et 15ème siècles. Ce type d'arceau, appelé lierne, sert de couvre-joint de voûtains ou de support de voûtains. Cette lierne est ornée de petits fleurons ou petites fleurs peintes.

Ce choeur est meublé de stalles du 19ème siècle. On a établi là le monument aux Morts de la "Grande Guerre".

Les vitraux récents sont de style néogothique. Ceux de l'abside sont consacrés à saint Côme et saint Damien.

Une crédence (7) (encore appelée fontaine ou évier liturgique) est pratiquée de chaque côté du sanctuaire,

Le pavement du choeur est constitué d'une mosaïque à l'italienne. Enfin, une horloge, appelée cartel, est suspendue à gauche de l'autel majeur encadré des statues de saint Côme et de saint Damien.

On a placé dans le transept (8) une chaire, aussi appelée ambon, de style néogothique.

Dans le transept nord (9)  construit avec les matériaux de l'église de Tessy-le-Gras (dont la nef était couverte en chaume et le choeur voûté en pierre du 13ème siècle), la chapelle de la Vierge Noire a été aménagée en 1860 par M. Delaunay, architecte à Bayeux. On y observe un confessionnal néogothique, des chapiteaux gothiques à palmettes et le maître‑autel issu de Tessy.

Cette église des 14 et 15ème siècles a été très modifiée dans les époques ultérieures. Les dernières restaurations ont porté sur les vitraux (1985), la toiture (1988). et l'intérieur (1993).

La porte monumentale en chêne (10) date du 18ème siècle et s'ouvre sur un petit vestibule.

La tour latérale carrée (11), accolée au mur sud de la nef, est surmontée d'un clocher à quatre pans ou quadrangulaire, couvert d'assises de pierres en gradins et ornée de lucarnes,»


Eglise de Mandeville en Bessin


Plan de l'église


Une statue de bois

 


La Vierge Noire de Mandeville

 

 

 

 

La chapelle du Rosaire

La piété mariale ou le culte de Marie a toujours été important en Normandie. Au 13ème siècle, les Dominicains confèrent une forme nouvelle à cette dévotion, pour opérer des convesions, en implantant dans les églises rurales les confréries du Rosaire.

Dans la pensée de saint Dominique, le Rosaire est une prière et une prédication à la portée de tous. Il montre au chrétien les modèles de toutes les vertus présentes en Jésus et en Marie telles qu'il doit les pratiquer.

Pour établir une confrérie du saint Rosaire, l'évêque donne son accord, un père dominicain procède à l'érection canonique et des donations sont faites par les fondateurs, comme pour la création d'une société économique. La paroisse désignait la chapelle affectée à ce culte en changeant le vocable d'une des chapelles de l'église. Ensuite, sur l'autel même, les noms des premiers confrères étaient inscrits dus un registre. Véritable société légale, la confrérie pouvait acheter, vendre, ester en justice. Les "majeurs" ou membres chargés de l'administration du temporel, avaient qualité pour recevoir des dons et constituer des rentes. Enfin, la confrérie unit les serviteurs de Notre‑Dame dans la charte mutuelle, les enrichit d'indulgences et établit avec tout l'ordre des frères prêcheurs, une communion spéciale de prières et de bonnes oeuvres.

Ces confréries prêchaient dans toute l'Europe, la résistance au protestantisme aux 16 et 17ème siècles.

Au 17ème siècle, les souverains pontifes couvrent d'éloges et de libéralités cette dévotion. François de Nesmond, évêque de Bayeux, écrit en 1665 : "le Rosaire ressuscite les morts, guérit les malades el conserve la santé ( ... ) La Vierge avant été élevée à l'éminente dignité de Mère de Dieu et établie la dispensatrice des grâces que Dieu donne aux hommes, les fidèles ont obligation de lui rendre une vénération toute singulière et de s'adresser à elle pour obtenir de Dieu les secours accessoires

Ainsi cette dévotion devenait indispensable pour qui voulait gagner son Salut ou bénéficier de l'intercession de la Vierge. Ces confréries étaient des foyers très actifs de prière et de vie chrétienne qui secondaient parfaitement l'oeuvre du curé.

Au 18ème siècle, on rendit perpétuelle la récitation du Rosaire pour rendre gloire à Marie. Réunis en association, les chevaliers du Rosaire choisissaient une heure dans l'année, en donnant leur nom, pour monter la garde au pied du trône de la reine du saint Rosaire en récitant le chapelet.

Au 19ème siècle. la ferveur de cette dévotion est encore accentuée. Dans un catalogue publié en 1862 par Pie IX, il est dit que les membres de la confrérie, s'ils sont repentants de leurs fautes, gagnent chaque jour une indulgence de cent ans et de cent quarantaines applicables aux âmes du purgatoire.

Dissoute par la Révolution, la confrérie de Mandeville fut restaurée en 1879, le 25 août lors d'une grande cérémonie. Un triduum d'instruction (sorte de mission) avait préparé la paroisse. En 1885, cette confrérie comptait une soixantaine de membres. Le Rosaire était récité en public chaque semaine,


La Croix de Tessy, à Mandeville en Bessin
(La Renaissance du Bessin, 23 février 2007)

Mandeville possède un hameau, le hameau de Tessy, qui est une ancienne commune et une ancienne paroisse, rattachée à Mandeville-en-Bessin en 1856.
Seule une croix de pierre isolée dans un champ reste le témoin de l'ancienne église paroissiale disparue.
C'était une petite église avec un choeur de 2 travées, une nef de 3 travées et une sacristie. Il n'y avait pas de clocher, la cloche sonnant les offices et les heures était suspendue dans une arcade du mur ouest.
Le mobilier a été réinstallé dans l'église de Mandeville, mais certains éléments ont été vendus à des paroisses voisines: notamment une chaire et un coffre au curé d'Osmaville, 2 petits autels à Colleville, la cloche à Cottun. Les ardoises et la paille du chaume ont également été vendus, les pierres réutilisées pour construire le transept Nord de l'église de Mandeville.
Le curé de Tessy, Guillaume Pouchain devint alors vicaire à Mandeville.
Le terrain de l'église et du cimetière a été vendu, l'acheteur s'engageant à faire construire une croix en souvenir de l'ancienne église.



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