Bienvenue en l'église Saint Laurent

Notes historiques sur l'église Saint-Laurent et description

extraits et adaptations des documents suivants:
Notes Historiques sur le Bessin
Notice "Le Bessin, églises au Coeur" des Editions ADTLB
Patrimoine des Communes du Calvados

 

La Commune de St-Laurent-sur-Mer posséde une église qui date des 13ème siècle (nef et choeur) et 14ème siècle (clocher), remaniée à plusieurs reprises, notamment entre 1897 et 1899 par deux architectes caennais, MM. Baumier et Nicolas.
Sérieusement endommagée en 1944, la partie supérieure du clocher, comme l'ensemble de la nef, a été refaite en 1950 après la guerre.


(détails)


L'église endommagée en 1944


un mariage en 1960, la cloche est toujours sur une charpente à terre

L'église a été fondée en 1065 sous l'invocation de Saint Laurent par le seigneur local, Auvray le Géant. Le droit de présentation du curé a été donné à l'Abbaye de Cerisy par Auvray le Géant avant 1066, en présence du Duc de Normandie Guillaume, le futur conquérant de l'Angleterre. L'Abbé de Cerisy nommait donc à la cure et percevait les Dîmes.

Auvray de Saint-Laurent, qui avait été le compagnon d'armes de Robert le Magnifique (le père de Guillaume le Conquérant), bienfaiteur de l'abbaye de Cerisy, a doté la même abbaye, pour l'âme de Guillaume, fils de Robert, comme pour son âme et pour celles de ses enfants. Plus tard, il a pris l'habit monastique à Cerisy, laissant le château de Saint-Laurent à son fils Guillaume de Saint-Laurent, chevalier de la fin du 11ème siècle.

Les religieux de Cerisy ont été, dès lors, chargés du choeur de l'église, ils ont contribué à l'entretien du culte, de l'école et des pauvres. Ceux-ci furent assistés, notamment au 17ème siècle par l'abbé commandataire, Germain Habert, membre de l'Académie française. On lit, dans les registres de Saint-Laurent-sur-Mer, à la date du 10 mai 1654:
"Le dit jour, à l'abbaye de Cerisy, M. Habert, abbé du dit lieu, est décédé au grand regret de beaucoup d'honnêtes personnes et encore plus des pauvres de ses paroisses, car c'était un prélat charitable et vray père des pauvres, sains et malades... "

L'un de ses successeurs, Mgr d'Albert de Luvnes, s'est fait présenter le 13 janvier 1734 le compte rendu des travaux qu'il avait autorisés l'année précédente aux églises de Saint-Laurent, Formigny, Surrain, Saonnet et autres paroisses.

En 1782, dom Villeroy, ancien religieux de Fécamp, devenu Prieur de Cerisy, est venu, comme Grand Vicaire de l'Abbé, visiter les paroisses de Saint-Laurent et de Deux-Jumeaux, accompagné de dom Fournier, son secrétaire...

La Révolution a vendu à son profit l'abbaye de Cerisy, l'église et le presbytère de Saint-Laurent comme ceux des autres paroisses appartenant aux moines. Mais le marquis de la Londe, très lointain successeur d'Auvray le Géant, a racheté le presbytère et l'église de Saint-Laurent pour les redonner à la Commune lors de la Restauration. Le 8 octobre 1820, cette donationa été acceptée par le Conseil municipal qui en même temps a décidé de distraire du bien communal, appelé le Vigney, six hectares dont le revenu servirait à payer les réparations de l'église et du presbytère. Plus tard, la municipalité de Saint-Laurent renouvela l'expression de sa gratitude pour les dons reçus du marquis de la Londe, alors maire de Versailles.


(détails) Carte de 1675, (Jean Petite) avec les mentions "Saint Laurent sur la mer" et le sigle "A" qui signifie que le "patron" en est l'abbaye de Cerisy.


(détails)liste des "patrons" des paroisses, extrait de la carte de Jean Petite, de 1675


Intérieur de l'église, avant guerre, avec ses rangées de bancs fermés disparus aujourd'hui.

Visite de l'intérieur de l'église

Au-dessus de vous, voyez la voûte du clocher (1) renforcée par des arcs octogonaux soutenant le poids de la tour. La trappe centrale permet l'installation et l'entretien des cloches dans le beffroi, les deux petits orifices servent au passage des cordes.

La nef, (2)  reconstruite de 1897 à 1899 par les architectes de Caen Baumier et Nicolas, présente quatre travées couvertes par une voûte en berceau brisé sur croisée d'ogives.

Au‑dessus des stalles à miséricordes (2) du 19ème siècle, on a placé la statue polychrome de saint Joseph portant les lys de la Trinité (le Père, le Fils et le Saint‑Esprit – 20ème siècle). A côté, Sainte Thérèse de Lisieux et ses roses reposent sur une console composée d'un chapiteau massif à feuilles d'acanthe posée sur une courte colonne.

La chapelle Notre‑Dame (4), pavée de dalles blanches, est couverte en lambris (sapin) depuis 1826. Elle remplace l'extrémité d'un collatéral ou d'un bas-côté disparu. Un confessionnal en chêne (19ème siècle) présente une claire-voie à barreaux de bois chantournés. Les fonts baptismaux sont posés sur une colonne en calcaire. Le vitrail de 1961, signé Decomble – maître-verrier à Bayeux - commémore le 6 juin 1944 (parachutistes, chars et barbelés). L'autel tombeau en pierre calcaire, acheté en 1839, arbore une croix de Malte. Dessus, posé sur deux gradins, s'élève le retable à niche couronné de deux colonnes ioniques (à volutes) et couronné d'un fronton orne d'une gloire. Le groupe de statues en bois sculpté représente l'apparition de Notre-Dame à deux jeunes bergers de La Salette en Isère, lieu de pèlerinage depuis 1846. On note encore deux grandes statues de bois des 17 et 18ème siècles portant la palme des martyrs et la dalmatique, le vêtement liturgique des diacres. Il s'agit de Saint Laurent, à gauche, et de Saint Etienne portant des pierres.

Suit une seconde statue de Saint Laurent (5) tenant la bible, un autre attribut commun des diacres. Martyr brûlé sur un gril, Saint Laurent est invoqué pour soigner les brûlures et les infections de la peau comme le zona.

En 1889. on a restauré le choeur et l'arc triomphal (6) qui délimite la nef. Les colonnes furent complétées et les chapiteaux à feuilles d'acanthe resculptés. Le crucifix qui somme cette arcade. rappelle l'emplacement d'une croix triomphale qui évoque la Passion du Christ.

Le choeur est meublé de boiseries et de bancs réservés au clergé et au membres de la fabrique. On y observe quelques vitraux historiés.

Au nord‑est, figurent deux évangélistes (7), saint Marc (lion) et saint Matthieu homme) avec en cartouche des scènes du Débarquement : un homme creusant des fosses et l'assaut de la Pointe du Hoc (Decomble ‑Bayeux, 1961).

Dans l'abside (8), sainte Thérèse et saint Laurent sont représentés, signés par l'atelier Lecomte de Caen en 1964. Au sud-est, une illustration du port artificiel (9) est placée aux pieds de saint Jean et son aigle. Un médecin militaire s'occupe d'un blessé sous saint Luc lui même médecin.(Decomble ‑ 1961)

Le choeur présente un pavement en damier. Les dalles bleues ont été extraites aux pieds des falaises entre Port‑en‑Bessin et Arromanches.

Comme au nord, l'extrémité sud de la nef est consacrée à une apparition (10) de la fin du 19ème siècle. Ici, l'Immaculée Conception se révèle à Bernadette Soubirous.

Une mosaïque dorée, rouge et bleue, encadre le marbre du monument commémoratif (11) de la Grande Guerre (1922 ‑ Cristofulli de Caen). Dessous, une autre plaque est consacrée aux victimes de la seconde Guerre mondiale.

Au fond de la nef, le Sacré‑Coeur (12) surplombe les stalles à miséricordes.


L'autel-tombeau


Plan de l'église

 

 


Ancienne statue en bois de Saint Laurent


Ancienne statue en bois de Saint Etienne portant des pierres

 

 

 

Visite de l’extérieur de l’église


Vous ressortez sous le clocher porche. Le portait (13) s'ouvre sous deux voussures en arc brisé, creusées de gorges et de boudins. Elles retombent sur de fines colonnettes à chapiteaux ornés de crochets et de feuilles d'acanthe. La partie supérieure du clocher a été refaite comme l'ensemble de la nef après le Débarquement. La baie du premier étage est couronnée par un arc de décharge. Ces pierres posées à la verticale, allègent le poids du mur, Les deux oculus du second étage rappellent l'ordonnance des ouvertures du clocher de Colleville-sur-Mer. La tour est coiffée d'une bâtière (toit à deux pans).

Observez dans l'élévation du mur, les différences de maçonnerie (14) qui montrent clairement la reprise du 20ème siècle. Les larges baies en pointe de lance et les contreforts plats délimitent les travées.

Le choeur (15) a été bâti au 13ème siècle par les moines de l'abbaye de Cerisy, chargés du culte, de l'école et des pauvres de Saint-Laurent. Le premier contrefort porte la trace d'un cadran solaire. Une murette court autour du choeur qui renforce l'assise des murs. Les murs sont élevés en pierres de taille et parfois en moellons qui, appareillés en arêtes de poisson ou en épi, témoignent du 13ème siècle. D'autres remaniements eurent lieu au fil des siècles comme le souligne la trace de l'ouverture bouchée.

La sacristie, reconstruite en 1924, s'adosse au chevet.

Au nord du choeur, (16) on a utilisé plus de moellons (pierres dures et brunes ou grès) pour se préserver de l'humidité. Des arêtes de poissons apparaissent sous l'enduit.(17)

La chapelle, au Nord (18), est érigée en pierres de taille régulière mêlées d'un peu de moellons.

Les reprises sont encore visibles au nord du clocher. Voyez la magnifique girouette en cuivre sommée de son coq.(19) Elle provient des ateliers de fonderie de Villedieu-les-Poëles dans la Manche et remplace depuis le Débarquement, une girouette en croix achetée par la fabrique en 1863.

 

 


L'église, avant guerre


La girouette


Les girouettes

 Le mot girouette vient du latin « gir » qui signifie tourner et de l'ancien normand "wirewite". C'est une feuille de tôle, de zinc ou de cuivre, taillée en forme de banderole ou d'animal fantastique, posée sur une tige à pivot mobile et servant à indiquer la direction du vent. Rapidement la girouette devint signe de pouvoir car elle était placée sur les plus hautes constructions. En 1066, la tapisserie de Bayeux illustre la conquête de l’Angleterre par l'enlèvement du coq qui se tenait au sommet de la tour de Westminster. Les girouettes adoptent souvent la forme d'un coq. Le coq est un animal dit solaire, c'est la trompette du soleil, il est symbole de vigilance.

L'église donne aussi une grande importance à la girouette. Dans la Bible, le vent, signe de Yahvé, accompagne tous les grands événements. Symbole du Messie, le coq annonce le retour de l'espérance et rappelle la Résurrection en annonçant, à l'aube, la naissance d'un jour nouveau. Au 9ème siècle, se dresse sur le clocher de Saint‑Pierre de Rome, un coq, héraut de la prière et de la lumière du jour. Au 10ème siècle, une bulle pontificale demande qu'il soit posé sur tous les clochers en souvenir de saint Pierre. Le coq est de tous les animaux domestiques celui dont on a le plus souvent interprété le chant. Au 17ème siècle, une superstition consistait à manger un coq le jeudi saint, en mémoire de celui qui, en chantant trois fois, avait rappelé à Saint Pierre sa faiblesse. Une croyance a longtemps perduré que le sabbat des sorciers cessait au premier chant du coq. Dans de nombreux contes, il chasse les démons (la nuit)

Les vitraux
1961 et 1964

Dans le choeur au Nord-Est (7), ils figurent 2 évangélistes Saint Marc (symbolisé par le lion) et Saint Matthieu (symbolisé par l'homme) avec en cartouche des scènes du Débarquement. Un homme creusant des fosses et l'assaut de la pointe du Hoc
(oeuvre de Decomble, Bayeux, 1961)

Dans l'abside (8), Sainte Thérèse et
Saint Laurent
sont représentés, signés
par l'atelier Lecomte de Caen en 1964.
Au sud-est (9), une illustration du port artificiel est placée aux pieds de Saint Jean et son aigle. Un médecin militaire s'occupe d'un blessé (Decomble - 1961);
en dessous Saint Luc, qui était lui même médecin.


 


Vitraux de Ste Thérèse et St Laurent
(Lecomte 1964)

 

 

Le vitrail de la chapelle Notre-Dame
(Decomble 1961)

 

 

 

 

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