BIENVENUE EN L'EGLISE SAINT MARTIN DE BLAGNY
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Visite de l'intérieur de l'église Vous entrez dans la nef par une porte
sud qui s'ouvre sous la chaire du début du 19ème siècle.
La nef (1) est plafonnée et peinte en blanc par décence, dans le goût
de l'époque classique (17ème - 19ème siècles), pour empêcher le regard des fidèles
de flâner à loisir sur des décors par trop colorés. Elle est éclairée par des baies en lancette (2) de largeur variable. Derrière le confessionnal, guère plus ancien, vous pouvez apercevoir un tableau
de "L'Assomption de la Vierge"
juchée sur le globe terrestre et écrasant un serpent. De magnifiques
dalles blanches couvrent le sol. Elles
pourraient avoir été posées au 18ème siècle au moment où
l'on enterrait encore dans la nef et que, par hygiène, on voulut se
protéger des vapeurs méphitiques qui émanaient du sol. Derrière les fonts baptismaux (3) en marbre noir, une petite niche appelée
crédence, en arc brisé, abrite une piscine
(évier liturgique pour servir aux ablutions du prêtre lors de l'Eucharistie). Les lustres (4) (suspensions de verres blancs) datent du début du siècle.
On observe trois statues en plâtre : Saint
Antoine de Padoue, Sainte Thérèse Martin, Sainte Jeanne d'Arc qui
honorent systématiquement de leur présence les églises de France. De chaque côté de l'arc triomphal, un
autel néo-roman (5) est surmonté
d'un retable à niche abritant au nord, une statue
de la Vierge les bras croisés et au sud, Saint Martin évêque. Au sud, l'autel arbore une plaque en mémoire d'Armand Cardine, mort
a Verdun. Voyez, à nouveau, une fontaine
sous une accolade (15ème siècle). L'arc
triomphal (6) entre
choeur et nef consiste en une grande arcade ogivale à deux voussures
: un arc massif reposant sur des chapiteaux à vastes feuilles de chêne
et un arc en boudin qui retombe sur des chapiteaux à feuilles simples
(on retrouve ces mêmes chapiteaux sous l'arc de Louvières). Cet arc
abrite la poutre de Gloire en bois et un Christ, le visage tourné vers le haut
(17ème siècle?). Le choeur
a semble t-il été réaménagé à l'époque moderne (17ème
– 18ème siècles) : le plafond en berceau~ les murs
enduits de chaux, les grandes baies du mur sud. Une seule ouverture a été conservée du
12ème siècle, c'est une lucarne
(7) étroite, visible sur le mur nord. Au sud, la baie (gothique lancéolée)
(8) qui éclaire le maître-autel date du 15ème siècle.
Cette dernière est garnie d'un vitrail
où s'épanouissent des comètes.
Boiseries et stalles sont élégantes et peintes. Un emmarchement (9) nous
fait accéder au chevet. Observez le dallage. Chose rare, il est
composé de petits carreaux de céramique (13x14 cm)
dits "du Molay" (façonnés
du 11ème au 14ème siècles). Puis de chaque
côté de l'autel majeur, les tommettes s'agrandissent certaines vernies
selon le procédé du grès au sel, d’autres ornées de trèfles à quatre
feuilles, de fleurs de lys, d'un écu de gueule et d'or, c'est à dire
rouge et jaune (ce type de pavés se retrouve au Molay, à l'abbaye de
Cerisy, à l'abbaye de Longues et dans la salle du chapitre de Bayeux
). L'autel majeur en forme
tombeau du début du 19ème siècle est élevé sur un gradin
à trois degrés. Le retable consiste
en deux colonnes à ailes et un fronton triangulaire avec des pots-à-feu
de chaque côté~ Roses, épis, raisins ornent les parties
latérales. Deux grandes statues cantonnent l'ensemble : à gauche, le
Sacré-Coeur ; à droite, Saint
Joseph à l'Enfant. Le tableau représente la "Descente
de Croix" ; remarquez la couronne d'épine et les tenailles
pour souligner le martyr. Au nord, à côté de la porte de la sacristie.
une petite statue (10) de la
Vierge (semblant parturiente) est posée sur un globe. De l’autre
côté, une statue de même sujet fait le pendant. Reculez-vous et voyez le mur sud de la
nef. A droite de la porte. le mur est constitué de plaquettes de schiste
: vers la gauche. de magnifiques arêtes
de poisson et des modillons romans ont été conservés ; la nef semble
avoir été surélevée, au vu de l'écart qui sépare morillons et entablement.
Des reprises flagrantes ont eu lieu dans la maçonnerie à plusieurs époques.
Visite de l'extérieur de l'église Vers l'ouest, le porche
gothique (12) s'ouvre par une archivolte en accolade, De petits
contreforts s’arrêtent à la hauteur des chapiteaux végétaux finement
sculptés. Ce porche qui servait autrefois aux assemblées du "commun"
(conseil communal, de bienfaisance, de fabrique ou de conciliation judiciaire
; porche aux "lecturés", entrée des femmes, côté épître) s'ouvrait
jadis dans la partie méridionale de la nef. il fait office aujourd'hui
de chapelle commémorative des sacrifices de la 9ème U.S Air Force.
Cette situation de proximité entre l'entrée sud et celle de l'ouest
nous indique une probable réduction de la nef d'une travée côté ouest. Non loin de là, un vieil if (13) a été planté. Ce type d’arbre était réputé pour aspirer
les vapeurs méphitiques des cimetières. Le portail et l'oculus de la
façade ouest datent, tout au plus, du 19ème siècle. Au nord,
la muraille présente des pierres plates disposées en arêtes
de poisson (14). La tour
clocher (15) est placée latéralement à la muraille entre chœur et
nef. De nombreux trous de boulins
la percent à écarts réguliers (hauteur d'homme). Là se sont logés
les étais de I’échafaudage puis les pigeons. Ces trous sont ainsi qualifiés
de « pot de colombier ». Seul le sommet présente des ouvertures
sous la bâtière (toit à deux pans). Côté sud,
une fenêtre à meneaux quadrilobée (quatre compartiments) porte une archivolte
de style gothique flamboyant
; côté nord, la fenêtre géminée ou double ne comporte que trois lobes ;
côté est et ouest, on note une simple lancette. Au nord du choeur, les assises du mur
présentent des arêtes de poisson
(16). Une sacristie moderne est collée au nord du chevet plat percé
autrefois d'une large baie (bouchée par l'autel retable). Le chevet (17) est couronné par un antéfixe (un élément décoratif formé d'un motif répété à la base inférieure du toit). |
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Renart
à Saint-Martin de Blagny Le «roman de renart », classique français parmi les florilèges du Moyen Age, a été composé de 1174 à 1250 par une vingtaine d'auteurs, dont Richard de Lison (village au sud ouest de Saint-Martin) qui, clerc facétieux et critique, raconte à sa propre façon, des faits d'intérêt local. Cette composition a notamment pour cadre trois cantons du Bessin (Balleroy, Trévières et Isigny). Ecoutez ce qui suit : "Renart
se dirige vers le bois du Vernay mais lorsqu'il rencontre l'abbé Huon
et sa meute, il retourne sur ses pas après avoir franchi deux fois la
Siette et le Drôme. Il rencontre Tibert le chat étendu sur un rocher dans le
bois du Molay, tout deux décident de prendre la direction du Vernay
pour aller chercher fortune dans l'enclos de Guillaume Bacon, « loing
del castel desos la ville ». Or voici que survient ledit Guillaume
Bacon, seigneur du lieu, Renart prend un chemin de traverse, Tibert
grimpe sur un chêne. Bientôt se joint aux chasseurs, le prêtre du Breuil-en-Bessin
qui fait route vers Saint-Martin-de-Blagny. Tibert réussit à s'enfuir
"tot le chemin de Blagnié". A hauteur de Tournières, entre
la Chênée et la lande de Bernesq, il rencontre Renart qui n'en croit
pas ses yeux. Il lui annonce son intention de l'emmener avec lui à Saint-Martin
à "Blaengnié" où il diront l’office... " (en fait, ils ne pensent qu'à piller l'église). |